Graffiti Vendal, documentary
Interview of Krade by Jules Hardi for the documentary "Graffiti Vendal", 2021, Paris, France.
https://les-demarches-invisibles.fr/
Radio Nova, interview
Interview of Krade by Nick Cutter for the podcast "Cut Ze Bullshit", 2021, Nîmes, France.
https://www.youtube.com/watch?v=NdlxGiYAVr4
Street Art Lyon, interview
Interview of Krade by the blog founder "Street Art Lyon", 2021, Lyon, France.
https://street-art-lyon.com/krade-interview-exposition-triste-art/
Julie Eveillard, critique
Exposition personnelle de KRADE, 2019, Art&Flux Galerie, Bruxelles, Belgique.
Riche de courbe, de matière, de mot et de couleur le travail de Krade est stimulé par la confrontation entre deux mondes : le publique et l’intime, dont les composantes respectives jouissent de l’espace pictural pour se surprendre et s’ébranler.
​
Nourri à la fois par la psychanalyse, la philosophie, la littérature ou la sociologie, les productions de Krade s’intéressent aux relations entre l’individu et le collectif.
Les attitudes expressives de l’Homme, comme la violence, font partie intégrante de sa recherche car elles sont un marqueur de l’activité psychologique de l’individu, à la fois dans sa rencontre avec lui-même qu’avec le monde qui l’entoure. Dans un sens, si la violence prédomine dans son travail c’est parce que dit-il « Rien n’est plus violent que l’idée de la vie elle-même. L’entrée dans la vie est violente, la parcourir l’est encore plus, surtout lorsque petit déjà on prend conscience qu’on le fait pour mourir un jour ! ».
Ainsi s’installe tour à tour sur ses toiles le dessin, la peinture, l’écriture et la parole. Il met à l’honneur l’insulte, le langage oral et l’argot qu’il redéfinit comme des éléments à part entière de nos modes de communication. Souvent marqueur de violence, parce qu’elles peuvent être en rupture avec le « vivre ensemble », ces particularités langagières sont pourtant une forme d’interruption personnalisée du langage commun. Une véritable réappropriation des règles, de la grammaire, du vocabulaire et parfois même une authentique forme d’expressivité. Une troué dans le langage sans prétention, sans perfection, qui répond au seul désir de communication et d’expression. Dans le cas de l’insulte, c’est la violence initialement interne au sujet qui procure aux mots une dimension brutale, lorsqu’il devient nécessaire au corps de «s’ex-primer», de faire sortir hors de lui-même une information émotionnelle incontrôlable et indicible. Dans ce sens, Krade analyse, interprète, traverse les morceaux d’individualité qui composent nos sociétés actuelles.
En dehors de la toile, le support mural lié aux graffitis permet à Krade de repenser sa pratique : il lui faut réinterpréter le geste et le corps face à la taille du médium ; être peintre face au hasard et à l’instantané ; reconsidérer l’approche d’un public qui le devient malgré-lui lorsque la peinture s’impose à lui et qu’elle l’interpelle. Ainsi il mélange les références sociales des différentes classes de la société, qui s’entrecroisent dans l’espace public. Philosophie, tag, insultes, fautes d’orthographe et citations de la littérature française se rencontrent tour à tour dans des pièces à taille humaine, réinvestissant les espaces communs de manière à déclencher des réactions esthétiques dans une société toujours plus standardisée.
Entre couleurs, signes, mots et figuration le travail de Krade dévoile tout un espace pluridisciplinaire donnant lieu à une autopsie sociale et individuelle, attentive à la nature de son époque. Pour autant ce n’est pas une recherche narcissique et autocentrée mais bien un regard rigoureux sur les impacts que le collectif et l’individuel ont laissé, laissent et laisseront tour à tour comme empreinte, rejoignant la force artistique de Georges Bataille qui écrivait « Les livres auxquels n’ont pas été contraints la rage et la colère ne méritent pas d’être écrit. »
Bohemians volume 7
Magazine reportage sur le Graffiti en Europe, Interviews, 2019.
Disponible Sur allcity.fr
Chez Demain J'arrête, Bruxelles, Belgique.
Chez Jamais sans couleur, Nîmes, France.
Biljana Jotić, historien de l'art
Exposition collective avec le collectif Province, 2017, Centre culturel de Novi Sad, Serbie.
Krade étudie les relations humaines de manière cynique et insolvable, en se concentrant sur le sujet de la violence. Sa forme artistique, sa vision de la ligne et de l'expression ont été influencés par la bande dessinée, qu'il lit beaucoup depuis son enfance. En expérimentant diverses techniques, échappant à la mimique du réalisme, il cherche un médium lui permettant de se séparer complètement de l’idéal esthétique, des impératifs techniques et des barrières visuelles. Il le dit lui-même "vivre est violent, dois-je convaincre quelqu'un que c'est le contraire?", définissant ainsi ses relations avec la société moderne comme un écho du monde contemporain. Dans le cadre du projet au centre culturel de Novi Sad, il présentera une série de peintures une fois de plus au plus proche de sa recherche artistique spécifique.